(Chronique extraite du site www.theatredusang.net, n'hésitez pas à nous faire parvenir les vôtres...)
Hellraiser II - Les Ecorchés (Hellraiser - Hellbound)
Réalisé par : Tony Randel (1988)
Avec :
Doug Bradley : Pinhead / Captain Elliot Spencer
Sean Chapman : Frank Cotton
Oliver Smith : Browning / Skinless Frank
Andrew Robinson : Larry Cotton
Ashley Laurence : Kirsty Cotton
« Et tous les bons films furent condamnés à engendrer des suites »
Bible du Cinéma, Evangile selon James Cameron, 12 :7
Alors, ce Hellraiser II, que vaut-il par rapport à « l’original » ? Si l’on excepte une faute de transition apparemment volontaire (Où est donc passé le petit ami de Kirsty, dans le premier épisode ?), le scénario de Hellbound suit de près les évènements – carrément tragiques – de son prédécesseur. Exit cependant Clive Barker à la caméra, remplacé au pied levé par Tony Randel. Le réalisateur de Ken le Survivant – le film, ainsi que, malheureusement, de certains des épisodes suivants de Hellraiser, n’a certes pas la grâce cinématographique de son modèle ; les plans-séquence lourds de sens et le montage en parallèle de Barker font donc place à des débauches d’effets spéciaux plus ou moins heureux – plus, la vision de l’enfer, moins certains éclairages « disco », ou la colonne de tortures qui fait un peu carton-pâte. Plus profondément, les plans sont carrément « cut », et surtout l’utilisation de la caméra DV à l’épaule rend l’action certes plus « réaliste », mais plus brouillonne également.
Que dire du scénario ? Ben, il est marrant. Rien à dire, par rapport au premier qui trainait sur la première demie heure, là on entre rapidement dans l’action. Les Cénobites sont là et bien là, la boîboîte est utilisée à tour de bras, les morts s’enchaînent tranquillement toutes les dix minutes. Mieux, les dialogues font mouche, et les « négociations » entre Kirsty et les Cénobites sont encore plus jouissives que dans le premier épisode. En prime, la série gagne un super-méchant bien taré, adepte des amputations à l’arrache (multipliez le nombre decadavres par trois, au moins). Que du bonheur, alors ? Ben… les répétitions avec la première œuvre sont assez flagrantes (le coup du mort-vivant qu’on doit nourrir, l’attirance sexuelle teintée de nécro-démonophilie…) ; plus grave, le scénario – surtout sur la fin – se barre méchamment en vrille. Ca reste drôle, certes, mais voir les héroïnes (oui, y’en a une en plus ce coup-ci) partir et revenir tranquillement en enfer, retrouver sans problème leur chemin dans le dédale, sans compter les plans bien tordus de Julia, et les Cénobites qui se font défoncer comme des merdes après avoir soupiré sur leur humanité perdue… on va dire que ce « numéro deux » prend de la distance avec l’œuvre originelle.
De même, la surenchère de morts, de tortures et de cadavres. Qui s’en plaindra ? Sauf que la qualité et la quantité, comme on dit… pour ne rien cacher, je n’ai pas boudé mon plaisir, et ce deuxième opus m’a enthousiasmé. C’est un fait ; mais alors que le premier était peut-être un poil trop lent, Hellbound glisse, lui, dans l’excès inverse, et livre une histoire certes plus fournie, au bestiaire plus varié, mais définitivement moins cohérente. Après, c’est à chacun d’apprécier ou non, vous serez prévenus… ne cherchez pas dans ce Hellraiser-ci la noirceur du film de Barker… mais plutôt, un peu comme dans « Aliens », une autre vision plus orientée « action » et « approfondissement de la mythologie ».
« Nous avons l’éternité pour connaître ta chair »…