Réalisé par : Barry Sonnenfeld (1997/2002)
Avec : Will Smith, Tommy Lee Jones, un bouledogue
Comme quoi, même un gros tacheron capable de commettre Wild Wild West (kichikichi waïld waïld west, yeah, pour reprendre le single de la production) peut aussi bien signer deux petits bijoux d’humour noir (« La Famille Adams », « Les valeurs de la Famille Adams »), et un bon film plein-d’effets-spéciaux-avec-des-extraterrestres (le 2 étant assez similaire d’ailleurs, moins bon mais avec quelques gags cruels bien marrants).
Voici donc les inénarrables hommes en noir, funky comme jamais, dans une vision plutôt inspirée en définitive de leur mythe - mais gentille hein, on est à Hollywood quand même, ils vont pas se mettre à tuer des innocents pour couvrir la vérité hein…
Ceci dit, en imaginant le premier film sans Will Smith, on peut entrevoir une vision plus sombre – c’est du divertissement, soyons clairs, mais certaines scènes sont assez terribles, comme celle où le nouvel agent passe sa journée sur un banc, à réfléchir au monde qui a soudain grandement changé pour lui.
Allez, trêve de finasserie, Men in Black c’est avant tout de la grosse comédie heureusement pas si inutile que ça (le sous-texte invasion extraterrestre/immigration est flagrant, notamment dans la scène d’ouverture). Au rayon réjouissances donc, un extraterrestre « déguisé en chien » et qu'on découvre dans un clip-bonus chantant "I will survive" (populaire donc exploité dans la suite), des aliens marrants accrocs au café (populaires donc exploités dans la séquelle), des grosses armes et des petits flingues encore plus dangereux, une voiture/Batmobile et un flashouilleur bien pratique (populaires donc logiquement utilisés dans… Bon, vous avez pigé le coup ?)
En guise de grand méchant, dans le premier, on récolte une sorte de gros cafard qui n’apprécie pas particulièrement l’humanité (ahh… la belle tirade sur les humains-parasites) et laisse un peu flotter la peau de ses victimes, lorsqu’il l’enfile, avant de revenir « au naturel » pour un final bien drôle tout de même.
Ca cartonne, ça « effets spéciaux-ise », ça sort des punchlines à tour de bras, et grosso modo on retiendra surtout l’examen de passage des MIB, ainsi que la présentation des hommes en noir, un peu clipesque et facile, mais bon ça tient la route. Les « défenseurs de l’Univers » (américains donc, bien entendu) se financent grâce aux produits dérivés. Ils effacent leurs identités, leurs empreintes, leurs vies passées, au profit de l’aventure musclée et un statut de douaniers de l'univers. Le film s’écoule tranquillement, boosté par la musique de Danny Elfman, habité par un Tommy Lee Jones plutôt convaincant et un Will Smith qui cabotine (m'enfin, il est là pour ça non ?) en sidekick bouffon; un blanc, un noir, c’est limite L’Arme Fatale…
Le film originel ayant cartonné, les producteurs ont tablé sur le décorum pour sa suite bien moins inspirée, avec les fauteuils ovoïdes, le chien marrant, les ET qui se shootent au café, et une méchante de service qui a du inspirer la Terminatrix de T3. Dans ce second opus, Barry Sonnenfeld se lâche plus, mais le scénario fait pâle figure (sauf l’histoire avec K et la « princesse », qui est assez romantique) ; l’image finale opère une variation avec la "mise en abîme délirante" du premier épisode; le film persiste et signe dans son optique « séquelle marrante avec tout ce que vous aimé auparavant »… l’un dans l’autre, je préfère encore Hollywood dans cet état-là, c’est pas la grande forme mais le résultat, au moins, tient la route.