(Chronique extraite du site www.theatredusang.net, n'hésitez pas à nous faire parvenir les vôtres...)
Hellraiser le Pacte (Hellraiser)
Réalisé par : Clive Barker (1987)
Avec :
Andrew Robinson : Larry Cotton
Clare Higgins : Julia Cotton
Des années que j’attendais de le voir, celui-là… à faire se taire les gens qui en parlaient pour ne pas me faire griller la surprise, à entendre les autres types bizarres en noir, autour de moi, s’extasier sur Pin Head… Le mal est réparé, enfin. Et effectivement, je peux en témoigner, Hellraiser est un très bon film. Le sieur Clive Barker n’ayant pas l’habitude de décevoir, au moins en littérature, les fans de trucs grouillants, dégueulasses, morts-vivants, brûlés ou avec des vers qui leur sortent de la bouche, y trouveront leur compte. Raaah… et l’envoûtante bande originale de Christopher Young…
Quid de l’histoire ? Dois-je la révéler ? Allez, pour rester évasif, il s’agit d’une histoire de pacte, qui tourne autour d’un objet maudit - la fameuse boîte de l’affiche. Cette dernière servant à convoquer, on s’en doute, des trucs pas franchement issus d’un Walt Disney. Faîtes une croix sur le Génie, donc… les démons (question de point de vue, d’ailleurs... encore un détail excellent…) en question font plus dans la souffrance. La bonne vieille grosse torture à base de machins pointus, de chaînes, de bidules tranchants et de sympathiques mâchoires effilées. L’héroïne, qu’on retrouvera également dans le second épisode (le seul qui vaille le coup, à mon avis, avec celui-ci) est un modèle de fifille maline, pas hystéro, utile en somme. L’intelligence étant une qualité nettement prédominante pour s’en sortir, dans les Hellraiser, démons immortels obligent.
Et la petite Kirsty s’y emploie bien, il faut l’avouer, à déjouer les intrigues des démons et des beaux-parents libidineux qui couchent avec des morts-vivants. Le rythme initial est lent ; Clive Barker en profite pour planter le décor, esquisser ses personnages, montrer surtout leurs pulsions toutes humaines. Kirsty boit et drague, le père est le pauvre con de service qui se défoule devant des matchs de boxe, la belle-mère intrigue dans son coin, et même les déménageurs sont portés sur le cul… Face à ce monde des hommes plus vrai que nature, c’est sûr, les Cénobites dénotent dans le décor. Tout habillés de cuir noir, arborant de jolis petits clous sur le visage, ou à défaut des sortes de tiges de métal plantées dans la gorge, claquant des dents juste pour rassurer leurs interlocuteurs, ou hurlant et rampant dans un couloir… Y’a pas à dire, pour être un peu familier, ils ont de la gueule ces démons de la torture.
Le scénario, relativement simple, tient donc la distance (alors que celui du 2, plus « marrant », file carrément plus à l’ouest), tel un Roman Polanski période « Le locataire » - mais avec des zombis et des Cénobites, soit. Film pop-corn néanmoins carrément malsain, Hellraiser, malgré quelques petites fautes de réalisation (premier vrai film de Barker), scotche et tient en haleine ; les pinailleurs critiqueront les effets spéciaux type « éclairs » un peu datés… mais au niveau des bestioles et du maquillage, non franchement, l’œuvre tient encore la dragée haute à tout un tas de productions récentes. Eh oui, c’est ça, le génie…