Sins of a solar empire

Aaaah... cette fois-ci, on va prendre du tout frais, qui vient juste de sortir. La communauté des joueurs ne savait pas trop quoi attendre de Sins of a Solar Empire (SOASE pour les intimes), développé par des anciens d'Homeworld notamment, et dont les graphismes laissaient rêveurs...

A présent, nous savons. Unanimement, la presse a plébiscité ce nouveau 4X/STR (pour eXplore, eXpand, eXploit et eXterminate, en version stratégie temps réel) qui rappelle, il est vrai, les douces heures des Master of Orion et des Imperium Galactica (mode larme à l'oeil, pardon mais c'est l'émotion). Mon avis se permettra d'être plus mitigé.

Beau, SOASE l'est, c'est une certitude. Et parfaitement fluide avec ça, sans avoir besoin d'une bécane de course... en termes techniques choisis, on pourrait précisément affirmer que Sins of a solar empire arrache méchamment la gueule. Voilà qui est écrit. Des gigantesques vaisseaux aux planètes, astéroïdes, rayons et explosions, tout n'est que "luxe et volupté", pour reprendre ce cher Baudelaire [eh ouais je peux faire des références littéraires dans un post sur un jeu vidéo ].

Profond, c'est une autre histoire... en fait, SOASE est un jeu bâtard. L'aspect "fritage de vaisseaux en 3D" y est parfait, avec des escadrons customisables qu'on envoie où on veut, qu'on dirige, et aux actions spéciales déclenchables. Même l'IA s'en sort bien, qu'il s'agisse de nos défenseurs ou des méchants ennemis. Le problème, c'est ce qu'on attend du 4X, à savoir du qui prend la tête pendant des nuits entières à savoir comment développer sa civilisation galactique... et de ce côté-là, SOASE n'est pas exempt de reproches. D'abord, seules trois races sont disponibles. Ca fait court, tout de suite. Elles sont néanmoins jolies, à peu près diversifiées et équilibrées, mais bon, on est loin d'un MOOII dans lequel on créait son propre peuple, avec ses qualités et ses défauts... Ici, les différences se font surtout sentir dans l'arc des recherches. Deuxième point important pour un hardcore gamer du 4X... et là, c'est tout de suite moins drôle. 80 recherches environ, en comptant large, pour moitié spécifiques à la race jouée, certes difficiles à débloquer pour les dernières, mais ça se liquide tout de même en quelques heures. Ce n'est donc plus à un terrifiant annihilateur de vie sociale qu'on a affaire ici, mais plutôt à un "Homeworld" rallongé avec des technologies à découvrir.

Ce côté "action" est d'autant plus marqué qu'il n'y a, comme précisé plus haut, que trois races disponibles, et que leur histoire est pour le moins vaseuse. Oubliez donc l'immersion. La cinématique d'intro est certes trèèèèès longue, mais également trèèèèès chiante, et il faudra s'en contenter. Dans le même ordre d'idées, hormis un multijoueur assez fantastique (il faut l'admettre, avec d'autres humains on s'amuse à se faire des alliances, à les rompre, etc...), en solo il faudra se contenter d'ordinateurs qui vous apprécient au fur et à mesure qu'onremplit des missions (genre filer des crédits, des ressources, ou aller taper un ennemi). Ni très cohérent ni très sexy... de plus, un déséquilibre fait que les "très gros" vaisseaux déciment les tout petits, avec rien de prévu entre... Résultat, on se rangera bientôt à contruire quelques big destroyers, et puis voilà.

Pourtant, SOASE jouit d'idées intéressantes, telles que les enchères des pirates : toutes les vingt minutes, ceux-ci lancent un raid (qui fait généralement bien mal) contre celui qui s'est attiré le plus de primes. Ce qui signifie qu'on peut faire monter les enchères sur l'adversaire (et lui de même à notre égard) afin de lui envoyer plein de jolis petits vaisseaux dans la tronche. Stressant à souhait. Mais quelque part, cette bonne idée révèle l'absence d'autres véritables interactions entre civilisations, réduites à se balancer des missiles phasiques et autres rayons laser en pleine tête... pas même de combats terrestres (le bombardement a toujours raison), une gestion très simpliste des colonies, pas de "généraux" à recruter, d'élections, de partis politiques, de taxation ou d'espionnage... avouez que ça fait sec à becter, quand même.

Un très bon jeu en multi donc, pour ceux qui veulent se cartonner dans l'espace grâce à un moteur très performant et un système de jeu relativement stable et équilibré, mais les hardcore gamers devraient passer leur chemin... La relève des 4Xn'est pas encore arrivée...