Planescape Torment

Alors ça... bien qu'il commence sérieusement à dater, s'il y a un goth dans la salle qui n'accroche pas sur l'univers de Planescapte Torment, je veux bien être pendu (oui bon façon de parler, je vous connais hein bande de sadiques) !

Esquissons une petite présentation en règle de ce jeu de rôle édité par le défunt et néanmoins génial studio BlackIsle, afin de nous en convaincre :

Vous incarnez un personnage amnésique défini comme le "Sans Nom", qui se réveille sur la table d'opération d'une morgue. Vous ne tarderez pas à découvrir que vous êtes immortel. Accompagné par un crâne flottant à l'humour ravageur, Morte, vous allez d'abord parcourir la ville de Sigil, épicentre des plans (d'où le nom Planescape) gouvernée par la Dame des Douleurs, une charmante créature qui aime bien massacrer ou exiler tout ceux qui ne lui reviennent pas. (Alors ? C'est pas noir, ça ?)

Dans ce merveilleux univers peuplé de sicaires (des assassins), de démons (Baatezus, Abishaïs... que du beau monde), de collecteurs de cadavres, de zombis, de prostituées et autres personnes qui ont perdu la raison à force d'errer de plans en plans, vous allez bien entendu essayer de retrouver la mémoire, et de comprendre comment vous avez bien pu en arriver là. Heureusement, une partie de votre journal, gravée dans votre dos, vous mettra sur la voie d'un certain Pharod... Guerrier, mage ou voleur, à vous de choisir ce qui vous tente. Basé sur un système similaire à celui de Donjons et Dragons, à quelques nuances près, vous allez parcourir tout un tas d'endroits réjouissants tels que des plans infernaux, des mausolées remplis de squelettes et des bars bizarres dans lesquels des créatures semblent vous reconnaître... Bien entendu, vous allez vous apercevoir que vous êtes une pièce cruciale au centre d'un jeu qui vous dépasse...

Sans doute encore l'un des meilleurs jeux de rôle jamais sortis, bien qu'imparfait (les combats deviennent vite trop faciles, seulement une centaine de quêtes et une demie douzaine de compagnons disponibles), Planescape Torment continue de bluffer son monde par son ambiance furieusement macabre et chaotique. Les personnages qui vous accompagneront dans votre longue quête ont tous de noirs secrets à cacher, et leurs motivations ne sont pas si évidentes qu'elles y paraissent... tout un langage particulier (une sorte d'argot) est utilisé à Sigil, et les décors, bien qu'en 3D précalculée, se plantent toujours là au niveau noirceur méchamment gothique. Ca vous fait saliver, hein ? Poursuivons. Planescape n'est pas un jeu pour les petits bras. C'est un RPG hardcore. La plupart de son intérêt est dissimulé, entre autres les différentes factions qu'on peut intégrer (Chaoteux sanguinaires, anarchistes, Hommes-Poussière, Sensats...), les secrets des compagnons, dont certains sont même bien difficiles à acquérir (au pif, Ignus, un mage bien taré qui a été enfermé dans un plan du feu pour avoir fait cramer tout un quartier de Sigil... ça c'est de l'historique pour un perso...), les quêtes... Ce n'est donc pas un jeu accessible aux joueurs du dimanche, et surtout, l'univers de Planescape est grandement basé sur les dialogues, tortueux au possible.

En bref, non-fous s'abstenir ! Planescape est un monde tordu dans lequel la démence n'a d'égale que la cruauté (Aaaaah, la Dame des Douleurs...). Evidemment, vous pourrez choisir d'incarner un bon samaritain ou un salaud fini, d'aider les habitants ou de tous les piller et les buter... c'est vous qui voyez... mais n'oubliez pas de répondre à la question qui sous-tend toute votre aventure :

Qu'est-ce qui peut changer la nature d'un homme ?