Un type est enfermé, sans raison apparente, durant quinze années, puis "libéré" et aidé par son geolier, qui ne prend pas même la peine de se cacher... Pourquoi ? Telle est l'intrigue - grossièrement résumée - d'Old Boy, le film corréen hyper-violent ( si l'on en croit les critiques et l'accueil à Cannes ) et glauque de l'année. De fait, les moyens sont là, évidents, presque un peu trop "tape-à-l'oeil". C'est joli, et parfois inutilement joli, on sent que le réalisateur se regarde filmer. Dommage. Les comédiens, eux, sont excellent, "Oh-Dae-Soo", l'infortuné ( pour ne pas dire tout simplement maudit ) en tête. Et oui, le scénario tient méchament la route. Alors ? C'est tout ?
Pas vraiment. Difficile d'argumenter sans casser le twist, mais disons que, tout au long de l'enquête menée par le héros, quelques fautes de rythme se font sentir. Et pour ma part, "l'après-fin" ( qui suit le moment où on fait "Noooooooon" en se mangeant le retournement final ) ne m'a pas non plus totalement convaincu, de même que quelques ressorts du film un peu répétitifs. Sans faute donc, non... Mais parfois incroyablement envoûtant, telle la scène de la pieuvre dans le restaurant, à la limite de l'insoutenable, ou lors de combats parfaitement maîtrisés - l'un d'eux en particulier, contre une trentaine d'adversaires, lors d'un long plan-séquence de profil, à la manière d'un jeu vidéo, est excellente ). L'humour, de même, n'est heureusement pas laissé au vestiaire. Et fait très agréablement passer cette pillule bizarre et inégale, furieuse et tordue qu'est Old Boy.
Angel Wyvern.