...et Hollywood n'a pas hésité à en faire le remake !
Blague à part, si les gros studios voulaient bien nous pondre des films de cette qualité plus souvent, moi je suis preneur !
Donc, tout le monde connait l'histoire de la belle Hélène ( pas la poire, la connasse pour qui des milliers de types sont morts ), d'Achille ( qui, s'il cherchait réellement la célebrité, doit être très content de se retrouver sous les traits de Brad Pitt ), du cheval piégé ( on en rit encore ) et d'Hector qui inventa un nouveau type de surf - le surf mort trainé par un char, il parait que c'est très riche en sensations
Surprise, les dieux ne sont plus là dans cette version américaine du célebrissime mythe grec ! Autre surprise, on ne s'en offusque pas vraiment... exit l'histoire confuse d'Homère, la version moderne est bien plus lisible - et logique. En fait, si les dieux ne sont pas ici personnifiés, c'est parce qu'ils sont relayés pas un débat philosophico-politique qui n'est pas malvenu... on citera Achille : Ce sont les dieux qui envient les humains, ils les envient pour leur mortalité. Chaque instant a un prix lorsqu'il peut être le dernier ( grosso modo ). Toujours Achille, cette fois-ci à Agamemnon : Si tous les rois menaient leurs propres guerres, ce serait enfin une marque de courage.
Bref, que du bon, plus de trois heures de plaisir qui s'envolent comme un souffle, entre duels époustouflants ( Gladiator n'a plus qu'à se rhabiller ) et joutes oratoires jouissives, un peu d'amour entre les deux et surtout un écart ( notamment dans le jeu de Brad Pitt ) salvateur par rapport aux poncifs du genre. Peplum donc, mais pas seulement. Tout cela est très frais, très vif, et paradoxalement chargé en émotion. Comment ont-ils fait ? Mystère.
Quoiqu'il en soit, si la toute fin pêche un tantinet - sans le recours des dieux, exit l'explication du fameux "talon" d'Achille, Shakespeare n'aurait pas boudé les dialogues sompteux de cette enième adaptation du mythe. Sans même évoquer les décors et les costumes, qui eux aussi sont ma foi très réussis.
On évite donc le ridicule, le pompeux, l'incompréhensible pour naviguer dans une jolie fougue endiablée sur laquelle plâne un agréable parfum d'Histoire...
Angel Wyvern.