Alors que je viens de terminer le dernier volume sorti des aventures du petit sorcier ( et incontestablement le meilleur ), je suis allé voir l'adaptation du troisième volet d'Harry Potter.
Les affiches le promettaient : "Tout va changer". Effectivement, c'est troublant. Caméra à l'épaule, lumières naturelles, effets spéciaux discrets ( enfin autant qu'un hypogriffe puisse l'être ), bien loin du tape-à-l'oeil inutile du deuxième volet, on croirait presque assister à la projection d'un film d'auteur, et sûrement pas à celle du blockbuster attendu.
De fait, ce troisième épisode est diamétralement opposé aux précédents. Là où auparavant régnait un fantastique mièvre, la cassure se fait très nette - nouveaux acteurs, nouveau décor, nouvelles fringues ( même si je ne suis pas fan du look "hyppie"... ). Le ton est plus mûr, même si - à mon goût - on aurait largement pu enfoncer le clou plus loin dans les ténèbres.
Corollaire de l'épaisseur du livre originel, le réalisateur tranche sévèrement l'histoire, la réduisant à l'état de timbre-poste... l'impression du film d'auteur persiste alors, cette fois de manière désagréable. Tout cela est un peu trop dépouillé à mon goût - dans tout, et principalement les personnages. L'année à Poudlard s'écoule en quatre cours, les "élèves" sont représentés par une trentaine de gamins, on doit voir trois professeurs au total, et n'osez même pas penser à un quelconque détail du livre qui ne soit pas en rapport avec la trame principale - elle-même réduite à pas grand-chose, surtout pour ceux qui ont lu le livre et connaissent le dénouement final...
Bref, que reste-t-il ? Un cocktail un peu bâtard, furieusement jouissif dans les deux-tiers du film, le dernier tiers constituant - pour moi - une déception de par sa pauvreté - surtout la toute fin. Les créatures, quant à elles, sont toutes incroyablement modélisées, hypogriffe et Détraqueurs en tête. En revanche, contrairement à ce que j'ai pu lire avant dans d'autres critiques, la fameuse "adolescence torturée" du héros ne m'a pas semblé très flagrante...
Angel Wyvern.