...puisque personne ne se dévoue, je vais m'y mettre, bien que mon point de vue soit forcément un peu "arrêté" vu que j'ai eu l'honneur d'écrire cette pièce.
Pour moi, il y a trois périodes dans la vie révolutionnaire de Guevara.
Première période, il parcourt l'Amérique latine puis rencontre Castro. Malgré le fait que ce dernier ne soit pas à la base un communiste, Guevara est lui très proche, dans sa ligne, de celle de Moscou. Bien qu'il n'a pas encore de sang sur les mains, il a un caractère très "affirmé", idéaliste, naïf en gros.
Deuxième période, la lutte armée à Cuba (qui fait de lui un soldat, donc un tueur), et les premières années de gouvernement. Il supervise les exécutions. Toujours aussi "stalinien" dans l'esprit (il fait passer un sale quart d'heure aux anarchistes et censure la presse), il est confronté aux réalités et aux différentes lignes de son parti. Il occupe énormement de postes mais échoue dans plusieurs domaines (agriculture, économie). Il veut pousser le combat encore plus loin, ne tient pas en place, excècre les Etats-Unis.
Troisième période, pour moi la plus intéressante. Guevara se rend compte que l'URSS utilise un marché pas si différent de celui des "impérialistes". Remise en question. Discours d'Alger qui renvoie dos à dos les russes et les américains. Il décide d'exporter la Révolution, d'abord en Afrique (foirade) puis en Amérique latine (foirade qui s'achève sur sa mort). Entouré par seulement une quinziane de guerilleros, en Bolivie (qu'il a choisi arbitrairement, sur une carte), dont la moitié de traîtres ou de types pas fiables, il essaie de pousser à la révolte une population qui n'y tient pas du tout. Il se retrouve finalement face à une armée bolivienne/américaine de 2000 soldats. L'URSS l'a lâché. Castro l'a lâché. Il est exécuté.
Voilà. C'est donc le Guevara "désabusé", bien qu'encore idéaliste, qui m'intéresse personnellement. Son plan était de créer une sorte de réseau d'échange entre pays socialistes : l'un produit les machines qui sont redistribuées dans les autres pays, qui raffinent les matières premières, et finalement, tout cela est partagé entre les pays-frères. Un bon plan, à mon avis. Très loin des visées de l'URSS.