Tombeau d’Orphée
Je me souviens d’assassinats dans la mémoire,
de froides profondeurs d’alcôve et de sommeil
vertigineux (l’œil grand ouvert sur ses abîmes
le souffle à pertes de durée crevant l’azur).
L’ombre glacée des mains périt sur la paroi
Le pied cède ou le ciel peut-être on ne sait pas
et l’immobilité explose ainsi qu’un arbre
la tête en bas et dirigée selon le sang,
tandis que l’Autre ciel lucide me regarde
quelle hâte d’être la lame au fond des chairs
et pénétrée de douces chairs jusqu’à la pointe
où bourgeonne la Mort, de tuer ! le néant
est le prix du plaisir cruel de se connaître
et la lame ne peut se connaître qu’en tuant.
Pierre Emmanuel